3) Les bases de la construction d’un modèle d’arsenal
L‘objectif étant de résoudre progressivement les difficultés rencontrées dans la réalisation d’une charpente d’arsenal, l’Aurore de 280 Tonneaux a été choisie comme navire de démonstration pour la réalisation des diverses pièces d’épreuve.*¹, *² .
L’avantage d’opter pour un modèle unique est de créer un fascicule reprenant les différentes étapes de réalisation par ordre croissant de difficulté et utilisable par tous. On démarrera par des pièces simples, dites « planes » pour aborder ensuite les pièces à simple courbure, le dégraissage, et aboutir finalement aux pièces complexes dites à double courbure.
Le même procédé sera appliqué aux bordages et vaigrages constituant l’habillage de la coque de notre corvette, on étudiera les bordages de diminution ainsi que les pièces de tour.
On terminera par un aperçu des différents assemblages et entailles pratiquées dans la construction navale et servant à lier entre elles les pièces jointives.
Des vues en perspective placées en vis à vis, des pièces didactiques, permettent d’améliorer la compréhension des plans 2 dimensions et facilitent la réalisation de la pièce ou du modèle.
Pour enchaîner progressivement les phases de la construction, les premières pièces à réaliser sont dites simples. Un bel exemple en est la guibre comportant un petit nombre de pièces dont certaines sont assemblées à écart long. La forme de chaque pièce est déterminée par un gabarit spécifique.
Cette guibre est composée de 11 pièces de charpente. On y a également ajouté les six clefs servant à fortifier le digon, qui dans le cas présent est un assemblage de quatre pièces reconnaissables par les deux tenons qui s’emboîtent dans l’allonge de l’étrave.
La seconde étape consiste à réaliser une partie de la membrure. On débute par la fabrication d’un maître couple, celui-ci étant situé au centre du navire ne nécessite pas d’opération de dégraissage. Ses faces intérieures et extérieures sont en effet parfaitement perpendiculaires aux faces avant et arrière du couple.
Vient ensuite la réalisation de quelques couples extrêmes, afin de se familiariser avec l’utilisation des gabarits de dégraissage. Ces pièces seront intégrées ultérieurement dans la proue et la poupe, objectif final de cet exercice.
En effet, compte tenu du rétrécissement des formes du navire, c’est dans les parties de l’avant et de l’arrière que se situent la plupart des pièces délicates à réaliser.
L’étape finale sera la réalisation d’une poupe et d’un assemblage d’allonges d’écubiers.
En principe, le modéliste ayant réussi à surmonter ces différents obstacles sera fin prêt pour se lancer dans la construction complète d’une coque en bois tors en sélectionnant une monographie de son choix.
En guise de conclusion, voici quelques exemples de pièces réalisées lors du cours de charpente et toutes tirées de la monographie de l’Aurore. On peut constater qu’au départ d’un sujet identique chaque modéliste a apporté sa touche personnelle ce qui fait toute la richesse du modélisme d’arsenal.
*¹: Traite. Négrier L’Aurore Navire de 280 tx Monographie de Jean Boudriot.
*²: Maurice Lava était un des quatre membres fondateurs des Amis du Modèle d’Arsenal. Il a collaboré avec Jean Boudriot à la monographie du navire négrier en réalisant un modèle à grande échelle de L’Aurore. Il nous a transmis son expérience et son enthousiasme en publiant un des premiers articles concernant la construction en charpente, parus dans la revue Neptunia. (N° 161, 162 et 165)