Michel MAGEROTTE
Le Fleuron
Vaisseau de 3 e rang
Constructeurs des vaisseaux du Roi : Joseph et Blaise Ollivier, père et fils.
Contexte historique
Blaise Ollivier est le troisième représentant d’une lignée de maîtres charpentiers et constructeurs ; en effet, son grand-père et son père étaient originaires du sud et ont travaillé à l’arsenal de Toulon. Joseph Ollivier et son fils Blaise y ont hérité des pratiques des Coulomb. Dès son plus jeune âge, Blaise est destiné à une carrière de constructeur au service du Roi. À cette fin, il bénéficiera d’une instruction qui lui ouvre la voie à la géométrie et à la mécanique, sa famille lui ayant transmis une expérience accumulée au fil du temps.
C’est dans ce contexte qu’en 1720, Joseph Ollivier est envoyé avec sa famille à l’arsenal de Rochefort pour terminer la construction de deux vaisseaux mis en chantier par Pierre Masson qui vient de décéder… Blaise, alors âgé de 19 ans, seconde son père. Après le lancement réussi des deux vaisseaux Le St Philippe de 74 et Le St Louis de 62 canons, Blaise sera nommé sous-constructeur. De 1722 à 1724, Joseph Ollivier entreprend la construction de La Néréide, frégate de 1er ordre. Blaise part en Languedoc prospecter les forêts pour le compte de la marine et aide ensuite son père sur le chantier de la Néréide, il signe un plan en coupe montrant toute la charpente intérieure de cette frégate. Après le lancement réussi de la Néréide, Joseph Ollivier est nommé maître constructeur et rejoint avec son fils l’arsenal de Brest en qualité de premier maître constructeur pour remplacer Geslain Père.
En 1725, Blaise Ollivier effectue le relevé des formes du vaisseau Le Lys de 68 canons avant sa reconstruction, conçu en 1706 par le constructeur de renom Blaise Pangalo. Son père effectue le relevé avant démolition du Royal Louis de 1692 construit à Toulon par François Coulomb. En 1727, ils mettent en chantier la frégate légère L’Astrée armée de 30 canons. La même année, Blaise Ollivier embarque à Brest sur L’Achille, vaisseau de 62 canons construit également par B. Pangalo, afin d’en étudier le comportement à la mer. Au terme de cette campagne de 6 mois qui se termina à Toulon, Blaise rédigea un mémoire intitulé « Observation sur la Construction ».
Peu après, un vaisseau de ligne de 64 canons percé à 12 sabords à la première batterie nommé Le Fleuron est commandé aux Ollivier père et fils par Maurepas, Secrétaire d'État à la marine. Il sera mis à l'eau un an plus tard, le 30 avril 1730. Le relevé du Lys et les observations faites sur L'Achille auront certainement contribué à sa réussite.
Vue d'ensemble du modèle montrant la disposition de la voilure en ''panne'' pour lui permettre l'embarquement ou à l'inverse le débarquement du canot et de la chaloupe.
Caractéristiques
Dimensions principales:
- Longueur : 146 Pi 3 Po
- Largeur : 39 Pi 4 Po
- Creux : 18 Pi 2 Po
Artillerie:
- 26 canons de 24 £ à la 1ère batterie
- 26 canons de 12 £ à la 2ème batterie
- 2 canons de 6 £ sur le gaillard d’avant
- 4 canons de 6 £ sur le gaillard d’arrière
Equipage:
- Etat major
15 officiers - Equipage
450 hommes
40 moussesUn modèle d’arsenal, les choix dans la construction du Fleuron.
Lorsque j’ai décidé d'entreprendre la construction du vaisseau de 3ème rang ˝ Le Fleuron ˶ issu de la monographie de Gérard Delacroix, tout était fait pour me séduire dans ce bâtiment. Il était en effet le représentant d’une époque de transition où se mêlaient les modernités et les archaïsmes. De plus, le vaigrage oblique du Sieur Gobert et le décor remarquablement équilibré de Charles-Philippe Caffiéri m’intéressaient tout particulièrement.
De prime abord, j’ai pensé à la présentation ; comme je voulais présenter le modèle dans son entièreté, l’échelle du 1/48ème me paraissait raisonnable. De plus, comme je souhaitais réaliser le gréement mais aussi la voilure et en même temps montrer la charpente et les emménagements intérieurs de la cale, il fallait trouver une composition pour que rien ne choque à la vue. J’ai d’abord écarté l’option de représentation en bois naturel, car si le décor peut être absolument remarquable à l’échelle 1/36ème, il n’est pas suffisamment mis en valeur au 1/48ème surtout pour un vaisseau sous voile. J’ai écarté également la présentation du modèle entièrement peint, parce que cela demande un doigté peu commun si l’on souhaite présenter un modèle réaliste, et d’autre part je ne désirais pas voir le cloutage et chevillage disparaître sous la peinture. Je me suis donc décidé pour une présentation mixte dans laquelle tout serait représenté d’une façon harmonieuse.
La charpente ainsi que la tonnellerie resteraient en bois naturel, protégé par une lasure satinée transparente quant aux 86 canons de rebut constituant le lest en fer, ils présenteraient les rouillures omniprésentes dans la touffeur et l’humidité du fond de cale.
L’intérieur des batteries et des pavois serait ocre rouge, le rouge de la palette Boudriot, cependant pâli pour respecter la réduction d’échelle. La ˝sainte Barbe˶ et les logements peints dans leurs teintes respectives également ˝amorties˶ pour la même raison et pour l’agrément du regard ; la mâture représentée selon les teintes de l’époque.
Pour ce qui est de l’aspect extérieur du vaisseau, j’avais en main un document que m’avait fourni Jean-Claude Lemineur que je remercie ici, et qui était un extrait des états des dépenses pour la construction des vaisseaux, ceux-ci couvrant la période 1740-1750, donc très proche chronologiquement de l’époque du ˝Fleuron˶.
Il est frappant de constater l’absence de pigments bleus dans la dotation des vaisseaux du 3ème rang. En raison du prix élevé de cette teinte, on comprend que le bleu soit souvent mélangé à du noir de fumée dont le prix est de 6 livres 8 sols la livre et que le rouge beaucoup moins coûteux ai pris le pas sur le bleu, surtout compte tenu des finances délabrées de la France après le règne de Louis XIV. C’est la raison pour laquelle j’ai peint les hauts de la coque en rouge.
J’ai préféré laisser la ligne des batteries et les bordages entre les préceintes en bois naturel plutôt qu’en ocre jaune pour montrer le cloutage et parce que cela se mariait plutôt bien avec le reste.
Le corroi blanc de la carène est représenté par un blanc assez cassé, toujours par soucis d’harmonie avec le reste de la coque ; même chose pour le noir des préceintes qui est éteint avec du gris foncé.
Pour ce qui est du décor de Charles-Phillipe Caffiéri, il est mis en valeur par du rouge vermillon et du jaune de Naples selon les quantités indiquées pour les vaisseaux du 3ème rang 2ème ordre. Est également indiquée l’attribution de 36 livres de vermillon, cette peinture assez fine consomme plus ou moins 1 kg pour 4 m² en trois couches ; cette dotation devrait permettre de couvrir 684 pieds carrés, soit 72 m² sans compter l’huile de noix, il semble que cette quantité soit suffisante pour couvrir le fond du décor et les bouteilles. La fourniture indiquée de 3000 feuilles d’or est suffisante pour couvrir la figure de proue et les armes du Roi. Son coût semble moins important que ce que l’on pourrait croire : 60 livres le millier, soit 18 livres au m² contre 4 livres au m² pour la peinture ocre rouge.
Michel Margerotte
La proue
Le vaisseau vu de 3/4 avant montrant l'élégance des lignes de ce vaisseau.
Ensemble de l'éperon du navire côté bâbord, l'ancre suspendue par son coude à la « candelette » de misaine va être amenée en suspension sous le bossoir.
L'ancre tribord est en suspension sous le bossoir et prête à être larguée.
La figure de proue montre un guerrier romain portant tunique et cuirasse, couronné de lauriers et tenant sous son glaive un dauphin dont la queue contournée habille l’arête de l'éperon.
Avant droit du navire, la voile de civadière est ferlée, le grand foc et la voile d'étai sont affalés.
Le beaupré pourvu de son gréement dormant, étai et faux-étai de misaine, étai et faux-étai de petit mât de hune.
En dessous la sous-barbe ridée par deux caps de mouton.
Le grand foc est affalé et serré provisoirement le long du beaupré.
Le gaillard avant
Vue d'ensemble du château d'avant. On peut apprécier la densité des manœuvres qui aboutissent sur le gaillard d'avant.
La joue tribord du navire, le porte-hauban de misaine avec l'ancre de veille. Au bossoir la grande ancre soutenue par sa bosse de bout avec sa bouée d'ancre à poste à à l'avant du porte hauban.
Côté bâbord avant, l'ancre d'affourche au bossoir traversée et fixée à son apôtureau par une serre-bosse.
En dessous du canon du gaillard, les deux ancres à jet dont la plus petite est munie d'un filet tendu qui facilite l'usage de la sonde.
La grosse glène de cordage liée sur les haubans représente l'orin de la bouée d'ancre et fait normalement 2 fois et demi la longueur du vaisseau.
Le filet du sondeur côté tribord dont on peut mieux apprécier les détails sur cette vue.
L' ensemble du mât de misaine avec son gréement. nous pouvons voir le bouquet de basse voile en position haute, le grand étai congréé, le palan d'étai et les branches de bouline de grande voile.
Vue complète de la hune de misaine; de nombreux cordages sont fourrés pour prévenir l'usure due au frottement. Bien visible, le bouquet de basse voile.
Le pied du mât de misaine avec tous les aboutissements des manœuvres qui se font sur le bitton du petit hunier , sur des taquets ou encore des boucles fixées sur le pont à la demande. Au centre en arrière du mât on aperçoit la poulie d'itague, une ouverture carrée dans le bordage du gaillard permet le passage de la drisse pour rejoindre le sep de drisse se trouvant sur le second pont.
Autre vue d'ensemble du gaillard d'avant donnant sur le fronteau,
en avant du couvercle de cuisine, le petit cabestan muni de ses barres.
Les passavants
Le vaisseau du troisième rang a ses passavants surbaissés d'environ 10 Po par rapport aux deux gaillards.
Côté tribord, les canons de la première batterie au niveau du passavant sont à la serre, ceux du second pont en retrait pour la manœuvre du grand canot.
Vue sur le fronteau du gaillard avantet des passavants.
Comme on a déjà pu voir sur les images montrant les deux entreponts de l'intérieur côté tribord, les canons sont mis à la serre pour permettre le débarquement ou à l'inverse, le rembarquement du grand canot ou de la chaloupe. En regardant les différentes photos, on peut suivre l'aboutissement des différents palans utilisés pour la manœuvre des embarcations.
L'embelle du vaisseau côté bâbord, les canons en batterie.
Le gaillard d'arrière et la dunette
L'ensemble du grand mât composé du grand bas-mât, du grand hunier et du grand perroquet.
Le grand arc-boutant est en place supporté sur son arrière par une potence. Une partie de la mâture de rechange est disposée sur le porte-hauban.
La grande voile carguée et le grand hunier sont ici vus par l'arrière.
La grande hune et son garde corps munis d'un filet de protection.
Détail du Bouquet de basse voile tribord.
Le gaillard d'arrière commence en arrière du grand mât, sa grandeur permet la mise en place de trois canons de 6 livres de chaque bord. L'escalier d'état-major est surmonté d'une structure métallique pour servir de support à une capote en toile.
Le bas mât d'artimon et la vergue sèche servant à l'établissement du perroquet de fougue.
Le porte hauban d'artimon côté tribord.
Le porte hauban d'artimon côté bâbord, on peut voir l'extrémité de la mâture de rechange qui est ligaturée pour empêcher tout mouvement sur une potence clouée contre la muraille.
La hune du mât d'artimon.
La suspension bien spécifique de l'ourse d'artimon, vue d'ensemble et détail.
Sur la dunette, les cages à volailles sont faites sur mesure pour rentabiliser au maximum l'emplacement disponible. En arrière du fronteau de dunette, l'aboutissement des manœuvres du mât d'artimon.
Dernière photo avant de passer au décor de la poupe, une vue 3/4 arrière montrant l'ensemble du vaisseau.
Le décor, poupe et bouteille
La composition classique du décor des vaisseaux de guerre français telle qu'on peut la voir sur le Fleuron remonte à Jean Berain ; elle se caractérise par la division de l'espace à décorer en compartiments recouverts de panneaux décoratifs. Son remplaçant Antoine François Vassé reste dans la continuité de son prédécesseur tout en évoluant vers le style Louis XV, il modifie notamment le contour des bouteilles, l'amortissement se termine maintenant à l'arrière contre l'allonge de cornière, la bouteille est ainsi intégrée au décor de la poupe. Ce style de décor perdurera jusqu'à la guerre de sept ans qui verra la transition avec l'adoption de la bouteille à l'Anglaise. Cette dernière se traduit par un deuxième niveau de commodités pour desservir la chambre de conseil. Ce changement peut s'observer sur le décor du Zodiaque et du Thésée tous deux construits à Brest en 1755 et 1757. Le décor de poupe du Royal-Louis, vaisseau trois pont construit en 1759 comporte une bouteille à la Française et sa variante à l'anglaise comportant trois niveaux. L'adoption du tableau en « fer à cheval » signifiera l'abandon de ce type de décor « à panneaux » initié par Jean Berain dans les années 1680.
Poupe du Fleuron suivant le projet de décor de Charles-Philippe Caffieri daté de mai 1730.
Comme le dit Gérard Delacroix, les décors de Caffieri ont dû être adaptés à la réalité de la charpente, le modéliste de son côté a dû transformer les dessins de la monographie en volumes, à vous de juger le résultat. Un conseil de l'auteur de la monographie, l'étude de modèles tel que le Tonnant vaisseau de ligne des années 1740. Voir l'article sur le Tonnant de Jean Boudriot paru dans la revue Neptunia n° 174 et dont on peut voir en complément quelques photos du décor de la poupe sur la page annexe de notre site, Le modèle du Tonant.
La bouteille
La bouteille à la française ne comporte qu'un étage au niveau de la grande chambre destiné aux commodités de l'Etat-major. Au dessus on retrouve l'amortissement et en dessous, la bouteille se termine par le cul de lampe.
Au niveau de la chambre de conseil on retrouve l'amortissement terminant le haut de la bouteille en trompe œil, il se compose d'un panneau décoré, plaqué contre la muraille à hauteur des fenêtres de la gallérie.
La main courante de la balustrade se raccorde au tableau arrière par une herpe ou arc-boutant agrémenté par des chutes de motifs ornementaux.
La balustrade divisée en trois panneaux, est la continuité du décor de la galerie.
Le corps de la bouteille, divisé en six panneaux. Autour de la fenêtre factice on retrouve un décor léger composé d'ornements floraux et de coquilles sans oublier les dauphins.
Le cul de lampe composé d'un massif de bois léger tel que bois de tilleul, de peuplier, pin ou sapin.
Le tableau
Cette vue d'ensemble du tableau arrière permet de comparer la réalisation pratique avec le dessin de Charles-Philippe Caffieri.
En partie haute on retrouve le tableau délimité par la corniche moulurée, posée au-dessus des fenêtres de la chambre de conseil et de la corniche de couronnement. Pour le Fleuron qui n'a pas de cabanes sur la dunette, cet espace est relativement réduit en hauteur ce qui influence le décor du tableau.
Le couronnement se termine par le cordon dont les deux extrémités débordent le tableau et s'appuient sur les termes, ce qui donne une liaison avec la bouteille.
Le fanal de poupe a son chapeau surmonté par un dauphin, son cul de lampe s'intégre dans le décor du tableau. De chaque côté on retrouve un décor asymétrique représentant des cornes d'abondance et au bout du cordon de couronnement on retrouve un pot de feu terminant le décor.
La galerie est accessible depuis la chambre de conseil par une porte centrale. Son plancher est soutenu par des courbatons qui forment les pilastres des fenêtres de la grande chambre. Dans les différents panneaux, on retrouve des médaillons aux fleurs de lis, des coquillages. Au centre de la balustrade, un écusson ailé et couronnée aux armes du Roi. En 1782, Pierre-Charles Lubet utilisera ces ornements pour la composition de la figure de proue du Superbe.
Le revers de voûte se trouvant à hauteur du second pont, il comporte le cartouche d'inscription qui est rehaussé par des feuilles d'acanthe et des coquilles. Sur les côtés on retrouve des ornements floraux encadrés par des filets se terminant par une boucle.
Dernière photo montrant bien le raccord de la galerie avec la bouteille. Le tournant de la galerie est au même niveau que la sole supérieure de la bouteille, on y retrouve un panneau couvert par un monogramme royal imbriqué dans une couronne de laurier. La transition vers le niveau supérieur de la bouteille se faisant par l'arc-boutant soutenant l'extrémité du couronnement. Les panneaux à l’arrière de la bouteille sont recouverts par des décors floraux ; coquillages et dauphins sont parfaitement intégré à la poupe.
La charpente en bois tors
Vue sur les couples de levée maintenus en place par le chantier, qui constituent la base de la coque en bois tors.
L'avant de la charpente avec le marsouin mis provisoirement en place.
Les entailles à margouillet de la quille prêtes à recevoir les couples de remplissage.
Vue générale de la charpente en bois tors.
L'arrière de la charpente avec la serre bauquière et la première vaigre de bauquière en place. Le tableau et ses montants paraissent assez fragiles pour l'instant car ils ne sont encore maintenus que par le cordon du couronnement.
Partie centrale montrant le vaigrage oblique découlant du mémoire "Goubert" destiné à l'époque du "Fleuron" à combattre l'arc de la quille.
Vue du vaigrage oblique à la partie avant, il fait un angle d'environ 36 degré avec la membrure, les vaigres obliques sont endentées haut et bas dans la vaigre de bauquière inférieure et dans la dernière vaigre des fonds placée à hauteur des bouts des varangues.
Vue renversée de la carène montrant les barres d'écusson, la barre de pont, la lisse d'hourdi et la barre d'arcasse.
Côté bâbord des ouvertures pratiquées dans la coque permettront de voir l'intérieur de la cale et du faux pont.
Les vaisseaux de guerre français sont pourvus de porques, le Fleuron en compte 12 que nous voyons ici dépourvues de leurs aiguillettes.
Deux autres vues renversées qui montrent les deux rangs de clefs enfoncées entre les mailles qui solidarisent les bas fonds de la coque solidement ensemble. Le premier rang placé à 3 Pi de la quille et le second à 3 Pi du premier, ces clefs ont 8 Po de largeur et sont creusées d'une goujure.
Le bordage de la poupe est en bonne voie.
Côté tribord, les fonds du navire montrant le vaigrage oblique ainsi que l'ensemble des 12 porques.
Vue avant montrant les fonds du navire, la carlingue du mât de misaine suivie de trois guirlandes de la cale.
Deux vues de la partie arrière du navire. Le vaigrage de la cale est réalisé en plein au niveau de la soute aux poudres et aux biscuits. Le marsouin est entaillé en forme d'escalier pour permettre l'accès à la soute de rechange du maître canonnier située à l'extrême arrière de la cale. Deux courbes d'écusson liaisonnent l'arcasse avec le reste de l'édifice. La lisse d'hourdi sert de seuillet aux sabords de retraite du premier pont. La charpente du tableau est terminée.
Vue d'ensemble de la coque les préceintes, lisses d'accastillage et le bordage en place.
Les emménagements de la Cale
Vue d'ensemble de la coque côté tribord montrant les ouvertures pratiquées dans la membrure permettant de montrer tous les emménagements de la cale et du faux pont.
La grande cloison de l'avant délimite le plancher aux câbles de la cale à eau.
Soute aux poudres de l'avant, au centre de la cloison, le caisson vitré de façon étanche qui contient la lanterne, celle-ci est introduite depuis la fosse aux câbles. En avant, l'échelle volante relie la soute à l'étage supérieur.
La fosse aux câbles. Les câbles ont une longueur de 120 brasses ou 195 mètres. Il y en a 6, leur circonférence est fonction du maître bau, ceci donne pour le Fleuron des grelins d'un diamètre de 16,3 et de 15,8 centimètre.
La cale à eau dont certaines barriques sont en place repose sur un lit de lest constitué par du lest en fer sous forme de 86 canons de rebut du calibre de 6 et de 8 £ dont le poids est estimé à 103 tonneaux. Pour compléter, 50 tonneaux de lest en pierre mis sur et entre les canons et dans les espaces des porques de la grande cloison de l'arrière à celle de l'avant. On peut constater que "Le Fleuron" n'est pas pourvu de faux pont au dessus de la cale à eau.
Vue sur l'archipompe et du parc à boulets, le corps des pompes est en bois et peut être cerclé. Au niveau du grand panneau, on peut voir les ancres de cale disposées comme en campagne, les pattes reposent sur le premier pont et la verge est attachée à l'épontille par quelques tours de cordage.
Sur les 86 canons servant de lest, 22 sont placés longitudinalement sur la tête des varangues.
Savoir: 2 entre la porque en arrière de la grande cloison et celle qui la suit
Savoir: 8 entre cette porque et celle qui est en arrière
Savoir: 8 entre les deux autres porques
Savoir: 2 entre les porques en arrière de la grande cloison et celle qui la suit
Savoir: et 4 entre les porques qui encadrent l'archipompe.
En arrière de l'archipompe on trouve la cale à vin avec au-dessus le plancher du maître valet.
La cale à vin et la soute aux poudres en barils, séparée par la double cloison pare-feu du "sac à terre" généralement bourrée d'argile.
La soute aux poudres en gargousses séparée de la soute aux poudres en barils par une cloison à claire voie qui est dissimulée ici par la porque.
L'archipompe d'artimon et le plancher des soutes à pain dont l'accès se fait par le courroir des soutes à pain .
Le premier pont
Les câbles roués dans la fosse aux câbles, sortent par l'écoutille pourvu d'échancrures et sont capelés sur les grandes bites avant de sortir par les écubiers. Le retranchement de la gatte garni de feuilles de plomb recueille l'eau et la vase des câbles qui s'évacue ensuite par deux dalots percé dans la muraille.
Vue sur la première batterie, l'ancre de cale repose sur des cousins de bois, les canons sont reculés pour permettre la manoeuvre des embarcations.
Vue sur le grand cabestan à double cloche, le grand sep de drisse et les 4 pompes du grand mât.
Autre vue montrant les canons de l'embelle, reculés et bloqués pour que la volée ne gène pas la manoeuvre des embarcations.
En avant du réduit du commis aux approvisionnements, sont placés les deux canons de la Sainte barbe complètement grées, avec au centre un parc à boulet du type "à la Française"
La cloison de la Sainte barbe dispose d'une porte côté tribord, cette cloison est démontable et est munie d'équipets de rangement pour notamment les étuis à gargousses vides.
Le fanal de la Sainte barbe est vitré des deux côtés de la cloison, près de cette cage du fanal on peut voir le bout arrière la carlingue du mât d'artimon.
Le second pont
Le deuxième pont prêt à être armé.
Charpente du 2ème pont montrant les doubles files d'hiloires, gouttières, serre-gouttières, arc-boutant et barrotins.
En partie centrale on trouve les bittons du grand hunier, les pompes et le sep de drisse du grand mât.
Contre le bord deux dalots servant à évacuer les aux provenant de la cale.
Les trois dernières photos montrent l'artillerie du deuxième pont en place, les canons de 12 livres sont amarrés à garant simple.
A hauteur du grand panneau on retrouve sur le deuxième pont une fermeture à caillebotis composée de 4 panneaux.
Canon de 12 £ en retrait.
Sous la dunette.
La surface disponible sous la dunette du Fleuron, vaisseau de 3ème rang dont la largeur au maître-bau est de 39 Pi 4 Po, est suffisante pour l'installation de 4 chambres d'officiers suivi de la chambre de conseil. Comme on peut le voir sur la photo d'ensemble, la dunette commence un barrot en arrière du mât d'artimon, la largeur du tableau arrière permet le percement de 5 ouvertures dont une porte donnant sur la galerie. Les autres dispositions sont analogues aux explications qu'on retrouve chez Jean Boudriot dans son vaisseau de 74 canons.
Deux vues de la chambre de conseil, domaine réservé à l'usage du capitaine.
A tribord la chambre du capitaine. Au centre le courroir, légèrement déporté sur bâbord, reliant le clavecin à la chambre de conseil. A bâbord la chambre de son second, légèrement plus étroit et dont l'accès ce fait par le clavecin.
Autre vue d'ensemble montrant les emménagements de la dunette qui sur le Fleuron s'arrête un barrot derrière le mât d'artimon. Sur cette longueur, on retrouve répartis de chaque côté du clavecin les deux chambres attribuées suivant leurs ancienneté aux lieutenants de vaisseaux. Leur longueur avant arrière correspondant aux dimensions du lit installé contre la muraille, généralement 6 Pi de longueur. A la suite deux chambres légèrement plus longues, celle du capitaine à tribord et de son second à bâbord, et dont la disposition du mobilier est différente. Et pour finir à l'arrière, la chambre de conseil donnant sur le balcon et faisant 16 1/2 Pi de longueur.
Il est intéressant de comparer cette disposition de la dunette avec celle de Bigot de Morogue, traitant également d'un vaisseau de 60 canons percé à 12 à la première batterie pour du canon de 24 £ et dont la longueur est de 146 Pi 1/2, donc à peut de chose près identique. On retrouve la dunette un barrot en avant du mât d'artimon, et en réduisant à 14 Pi la longueur de la chambre de conseil il à distribué 4 chambres d'officiers dans l'espace du clavecin. Disposition habituelle qu'on peut retrouver sur tous les vaisseaux de ligne de 64 à 80 canons. Ceci correspond également aux dimensions préconisées par Blaise Ollivier qui donne de à la chambre de conseil 13 à 14 Pi de longueur pour un vaisseaux du troisième rang, Pour le Fleuron il à porté cette longueur à 16 1/2 Pi, ceci pour donner plus de d'espace réservé au comandant du Fleuron.
La chaloupe
Vue d'ensemble de la chaloupe, qui est présentée ici munie d'un collier de défense. Deux modèles d'époque, le modèle du Louis le Grand qui doit être antérieur au Fleuron a sa chaloupe équipée de la sorte ainsi que le modèle du Bien Aimé, vaisseau de 64 canons a un canot protégé par le même système de boudin.
A l'avant de la chaloupe, le traversin peut recevoir deux pierriers.
Outre les deux modèle d'époque, Blaise Ollivier donne une brève définition et l'usage de ce collier qui s'étend de l'avant à l'arrière le long du carreau des chaloupes et des canots, Ozanne représente ce détail sur une chaloupe désaffourchant un vaisseau de 64 canons.
Le fond de l'embarcation est muni de "pédagues" amovibles servant d'appui aux pieds des rameurs.
Comme à l'avant, deux pierriers peuvent également être placée en batterie à l'arrière sur les courbes renforçant la lisse d'hourdi