Principe d'apprentissage
Modélisme d'Arsenal
La réalisation d’un modèle d’arsenal s’articule autour de trois grandes lignes directrices; une étude théorique des bases, un matériel spécifiquement adapté et surtout une méthoded’apprentissage simple et efficace pour se lancer dans la construction de la charpente.
Cette charpente de la poupe réalisée par Patrick Jollet à été le premier résultat du concept apprentissage.
Ceci aura permis dans un premier temps de valider cette méthode et par la suite elle sera adaptée et améliorée suivant les nécessitées du moment et des enseignements tirés des années précédentes.
1) La connaissance théorique de base
Aujourd’hui, le traité pratique d’art naval de Jean Boudriot, reste toujours la référence incontestée. Il décrit en détail la construction, l’armement et l‘utilisation quotidienne d’un vaisseau de 74 canons, typique de l’époque de la marine de Louis XVI.
C’est l’ouvrage par excellence et le prérequis à tout qui veut pratiquer le modélisme d’arsenal. Une lecture attentive de cette « bible » permettra de se familiariser avec les différents termes utilisés en construction navale, étape indispensable permettant la compréhension des autres sources de documentation disponibles. Les textes accompagnés de plans détaillés, rehaussés de nombreuses vues en perspective, font ressortir les multiples rouages constituant cette machine complexe nécessitant plus de 600 hommes pour sa mise en œuvre.
Etonnante vue comparant la couverture du tome I du « Vaisseau de 74 canons « de Jean Boudriot, et la réalisation d’Helmut Dejardin du même modèle au 48ème.
Ces deux vues sont symboliques. Mises côte à côte, elles représentent le savoir théorique allié au savoir-faire manuel.
La combinaison de ces deux facteurs est indispensable à la réalisation d’un modèle de qualité.
Après avoir assimilé les bases de la charpente des vaisseaux, on passera à l’étape suivante, consistant à approfondir ses connaissances par l’observation détaillée de modèles d’époque dans les différents musées.
Ce montage, combinant un dessin de Jean Boudriot et une photo d’un modèle d’époque, représente un vaisseau de 74 canons sur son chantier de construction, illustre cette étape de libre découverte et d’approfondissement du sujet.
2) L’outillage, les machines et l’atelier
Une fois la théorie assimilée, il serait tentant de passer à la pratique en réalisant quelques pièces « d’épreuve ». Il est important d’acquérir progressivement un matériel de qualité, bien adapté à ses besoins et facilitant la construction des premières pièces de charpente. En plus du matériel classique dont dispose tout bon modéliste, une scie à chantourner, une scie circulaire de précision et une ponceuse lapidaire sont les outils de base permettant de démarrer les premières réalisations.
Une autre clef de succès réside dans le partage de son expérience quotidienne avec celle d’autres modélistes confirmés.
Au fur et à mesure des réalisations, on se dotera progressivement d’outils plus spécifiques et plus efficaces conduisant à la création d’un atelier de plus en plus performant.
La grandeur du modèle et l’échelle de construction, sont également des facteurs déterminants pour l’achat des machines et la mise en place de son propre espace de travail.
Ces clichés montrent deux ateliers optimisés pour la construction de vaisseaux en charpente. On y retrouvera diverses ponceuses et scies qui constituent l’outillage de base du modéliste d’arsenal.
La construction ou l’achat du matériel complémentaire s’est effectué progressivement et en parallèle avec les différentes étapes de la réalisation de son modèle, qui s’est étalé sur plusieurs années.
3) Les bases de la construction d’un modèle d’arsenal
L‘objectif étant de résoudre progressivement les difficultés rencontrées dans la réalisation d’une charpente d’arsenal, l’Aurore de 280 Tonneaux a été choisie comme navire de démonstration pour la réalisation des diverses pièces d’épreuve.*¹, *² .
L’avantage d’opter pour un modèle unique est de créer un fascicule reprenant les différentes étapes de réalisation par ordre croissant de difficulté et utilisable par tous. On démarrera par des pièces simples, dites « planes » pour aborder ensuite les pièces à simple courbure, le dégraissage, et aboutir finalement aux pièces complexes dites à double courbure.
Le même procédé sera appliqué aux bordages et vaigrages constituant l’habillage de la coque de notre corvette, on étudiera les bordages de diminution ainsi que les pièces de tour.
On terminera par un aperçu des différents assemblages et entailles pratiquées dans la construction navale et servant à lier entre elles les pièces jointives.
Des vues en perspective placées en vis à vis, des pièces didactiques, permettent d’améliorer la compréhension des plans 2 dimensions et facilitent la réalisation de la pièce ou du modèle.
Pour enchaîner progressivement les phases de la construction, les premières pièces à réaliser sont dites simples. Un bel exemple en est la guibre comportant un petit nombre de pièces dont certaines sont assemblées à écart long. La forme de chaque pièce est déterminée par un gabarit spécifique.
Cette guibre est composée de 11 pièces de charpente. On y a également ajouté les six clefs servant à fortifier le digon, qui dans le cas présent est un assemblage de quatre pièces reconnaissables par les deux tenons qui s’emboîtent dans l’allonge de l’étrave.
La seconde étape consiste à réaliser une partie de la membrure. On débute par la fabrication d’un maître couple, celui-ci étant situé au centre du navire ne nécessite pas d’opération de dégraissage. Ses faces intérieures et extérieures sont en effet parfaitement perpendiculaires aux faces avant et arrière du couple.
Vient ensuite la réalisation de quelques couples extrêmes, afin de se familiariser avec l’utilisation des gabarits de dégraissage. Ces pièces seront intégrées ultérieurement dans la proue et la poupe, objectif final de cet exercice.
En effet, compte tenu du rétrécissement des formes du navire, c’est dans les parties de l’avant et de l’arrière que se situent la plupart des pièces délicates à réaliser.
L’étape finale sera la réalisation d’une poupe et d’un assemblage d’allonges d’écubiers.
En principe, le modéliste ayant réussi à surmonter ces différents obstacles sera fin prêt pour se lancer dans la construction complète d’une coque en bois tors en sélectionnant une monographie de son choix.
En guise de conclusion, voici quelques exemples de pièces réalisées lors du cours de charpente et toutes tirées de la monographie de l’Aurore. On peut constater qu’au départ d’un sujet identique chaque modéliste a apporté sa touche personnelle ce qui fait toute la richesse du modélisme d’arsenal.
*¹: Traite. Négrier L’Aurore Navire de 280 tx Monographie de Jean Boudriot.
*²: Maurice Lava était un des quatre membres fondateurs des Amis du Modèle d’Arsenal. Il a collaboré avec Jean Boudriot à la monographie du navire négrier en réalisant un modèle à grande échelle de L’Aurore. Il nous a transmis son expérience et son enthousiasme en publiant un des premiers articles concernant la construction en charpente, parus dans la revue Neptunia. (N° 161, 162 et 165)
Stages de modélisme d'arsenal
36 heures
Objectif de base
Réaliser une arcasse (partie arrière d’une coque) en charpente miniature sur base de la monographie de l’Aurore, corvette négrière de Nantes (fin du XVIIIe siècle), ouvrage de référence faisant partie de la collection « Archéologie Navale Française ». Cette pièce imposée rassemble la plupart des difficultés qu’un modéliste pourrait rencontrer au cours de la réalisation d’une charpente navale complète en bois. Cette approche du sujet applique le vieil adage selon lequel « qui peut le plus peut le moins ».
Selon les capacités et la motivation de chacun, l’œuvre pourra parfaitement être finalisée avant l’échéance de la fin de l’année civile... À partir du moment où cette pièce d’épreuve sera réalisée de manière satisfaisante, l’apprenti(e) charpentier de marine recevra un diplôme et pourra explorer un nombre considérable de possibilités en vue d’entreprendre son propre modèle en pleine connaissance de cause et en totale liberté.
Objectif de la seconde année
Pour les participants ayant obtenu leur diplôme de première année, nous envisageons la réalisation d’une proue (avant du modèle) ainsi que d’une sculpture en miniature.
Pour ceux qui auront déjà choisi un modèle personnel, nous encadrerons sa mise en chantier et son bordage.
Encadrement
Henri DEFRESNE, président de l’asbl AMArsenal, accompagné d’un second formateur membre de l’asbl.
Participants
- 8 participants (maximum 10)
Prix
- soit 100€ /an pour 10 séances de 3h (+ 5h de bonus)
- soit 120€ /an pour 10 séances de 3h (+ 5h de bonus) + inscription adhérent d'amarsenal
Dates, horaire et lieu
de janvier à juin
Les deux premiers samedis du mois de 9h à 12h et de 13h à 17h Au CEC
Calendrier