Etienne PIETTE

Le Coureur

Lougre de guerre 1776

Caractéristiques

Dimensions principales.

  • Longueur de l'étrave à l'étambot : 66 Pi
  • Largeur au maître : 20 Pi 6 Po
  • Creux au milieu : 10 Pi 5 Po
  • Déplacement : 120 Tx.

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En haut, le dessin extrait du plan de capture Anglais montrant les aménagements français du lougre Le Coureur et le modèle  vu tribord,  l'œuvre morte bordée, les œuvres vives traitées en charpente avec la possibilité d'entrevoir les emménagements intérieurs.

Aperçu historique:

Les lougres de guerre font partie, ainsi que les cotres, des bâtiments légers, ou avisos, de la marine de la fin de l’ancien régime. Ces deux types de navire seront ultérieurement évincés par les goélettes et surtout par les bricks. Leurs missions sont la reconnaissance, l’escorte et la transmission de dépêches et d’ordres.

Le premier lougre de la marine royale entra en service en 1773, dix autres navires de ce type furent construits jusqu’en 1782. Ils furent tous conçus  par le constructeur dunkerquois Daniel Denÿs,  dont voici la liste.

  • 1773
    construction à Dunkerque d'un lougre  de 60 pieds, L’Espiègle armé de 8 canons de 4 £.
  • 1776
    constructions à Dunkerque d'un lougres  de 72 Pi, Le Chasseur armé de 10 canons de 4 £
    construction du lougre Le Coureur armé de 6 canons de 2 £ et 2 de 3 £, d'une longueur  de 66 Pi.
  • 1782
    constructions des lougres Le Pivert, Le Vanneau, Le Tiercelet et Le Gerfaut armé de 4 canons de 3 £ d'une longueur de 67 pieds.
    constructions des lougres Le Courrier, Le Sylphe, Le Ballon de 4 canons de 3 £ (67pieds)  réalisé à Boulogne.
    constructions du lougre Le Cerf-Volant  de 4 canons de 3 £ de 67 pieds de longueur réalisés à Calais.

Le Coureur sera capturé par le cotre HMS Alert de 12 canons de 6, le 17 juin 1778, lors du premier combat anglo-français de la guerre d’indépendance américaine. Durant cette action, M. de Rosily a choisi de sacrifier son navire en tenant à l’écart le cotre britannique et en permettant à la frégate la Belle-Poule de lutter à armes égales avec la frégate HMS Aréthuse, lui faisant rompre le combat.                     

Cette capture est à l’origine du relevé anglais conservé au National Maritim Museum. Un ensemble complet de plans, comportant six vues différentes, montrant l'élévation, le vertical intégrant le tableau arrière et son décor, la coupe au maître montrant la section de la membrure, une vue horizontale donnant les lignes d'eau et le contour du pont, et pour terminer deux autres vues en plan donnant le détail du pont et des différents planchers et niveaux de la cale.  Ceci nous renseigne parfaitement sur les aménagements intérieurs français et notamment sur les chambres et le carré destinés à l'état-major. Egalement visibles sur les plans de capture  dessinés en pointillé, les travaux de transformation  pour son incorporation dans la marine Anglaise.

Le modèle est construit a l’échelle du 24ème suivant la monographie de Jean Boudriot & Hubert Berti. Le relevé effectué peu après sa capture par les Anglais donne les plans d'élévation, une vue de la cale et du pont, et pour terminer une coupe au niveau du maître couple, ceux-ci ont permis de réaliser le modèle en charpente avec les emménagements intérieurs suivant le relevé effectué avant transformation pour être incorporé dans la marine Anglaise.

* : Voir édition Ancre, la monographie du Cerf de Jean Boudriot.



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Autre dessin extrait du plan de capture Anglais montrant le pont ainsi que les cloisons intérieures suivant les dispositions françaises.

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Vue d'ensemble du modèle montrant le pont bordé partiellement  dans le but  de montrer la charpente ainsi que les aménagements intérieurs.

Le pont du lougre.

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Vue d'ensemble du pont en partie arrière.

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Au centre contre le tableau, on aperçoit  la carlingue qui doit recevoir le pied du tape-cul, à quelques Pi plus haut, son étambrai formé par un fort bordage chevillé sur les montants de poupe et munis d'un collier.
En avant on aperçoit l'ouverture circulaire pour le passage de la mèche du gouvernail. Sur la photo du bas, la barre est mis en place et la mèche est renforcé par deux cercles de fer.
L'étambrais du bout de hors du tape-cul est composé de deux montants proportionnés ainsi qu'une traverse encastré à bonne hauteur dans les montants servant de coussin pour recevoir fermement la partie avant  du bout dehors de tape-cul.

Les deux photos suivantes montrent la mise en place du tape-cul  dans sa carlingue et du bout de hors du tape-cul reposant lui fermement sur l'étembrais du même nom.

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Vue d'ensemble de la partie avant  du pont.

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La partie avant du pont est équipé de ses bossoirs, ceux-ci sont composés d'une branche horizontale reposant sur le platbord, soutenu et fortifié par la branche verticale qui est solidement chevillé avec la muraille. Sur les bâtiments légers le cabestan est substitué par un guindeau. Suivant Blaise Ollivier le diamètre au milieu est de 10 à 12 Li par Pi de la largeur du bâtiment et ce diamètre est réduit aux 4/5 aux deux bouts. En prenant la valeur du maître bau du Coureur, ces données théoriques donnent alors un diamètre allant de 17 Po 1 Li à 20 Po 6 Li pour le grand diamètre réduit aux bouts d'un cinquième. Les deux bouts du guindeau joignent la muraille et reposent des supports nommées coites, ces coites se composent de deux pièces travaillées pour permettre une dépose aisée du guindeau en enlevant l'élément supérieur. Les trois mortaises pratiqués de chaque côté reçoivent les barres servant à faire levier pour la manœuvre de force. Au milieu de sa longueur sont creusées des loges sur chaque pan du guindeau, ceux-ci reçoivent les bouts des élinguets pour l'empêcher de virer ou pour  l'immobiliser. L'autre bout de l'élinguet prend appui sur l'étambrais du mât de misaine  par l'intermédiaire d'une charnière.

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Mise en place du mât de misaine ainsi que le mât de beaupré dont le bout est travaillé  en octogone, ceci permet un bon repos comme le montre la photo du dessous. L'immobilisation du mât de beaupré se fait avec une clef tel qu'on peut le voir sur les mâts de hune ou de perroquets, dans notre cas elle se trouve à hauteur de la carlingue et empêche ainsi le  beaupré de reculer, Dans le cas qu'on veut rentrer le beaupré une seconde mortaise est pratiquée, on peut l'apercevoir sur la photo en avant de l'étrave. En arrière de l'écoutille, une cheminée en tôle correspondant à la cuisine situé en entrepont.

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Les Aménagements  intérieurs d'un lougre

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La structure du plancher avant, réalisée légère par quelques barrots,
les deux écoutilles de ce plancher sont matérialisées par les entremises.

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Grande cloison de l'avant placé au niveau du 5ème bau du pont. On aperçoit les deux montants encastrés et chevillés sur l'avant du troisième bau servant à la carlingue du mât de beaupré. Sur la photo du bas ces montants ont été travaillés pour recevoir la pièce servant de repos au beaupré.
La cambuse, matérialisée par la caisse de la cuisine avec sa maçonnerie renforcée par les ferrures est adaptée à l'importance de l'équipage.
Traditionnellement la soute avant est réservé au rechanges du maître d'équipage.

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Gros plan sur la cuisine, à droite un coffre de rangement destiné probablement au coc.

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L'archipompe, délimitée par quatre montants, les deux arrières sont inclinés suivant le mât. Le bordage qui entour cette structure ne monte que de quelques Pi dans la cale centrale.

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Structure du plancher arrière réalisée comme celui de l'avant avec des barrots de même échantillonnage, deux écoutilles permettront l'accès à la cale arrière qui doit abriter la réserve de poudre.

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Réalisation des étambrais d'écoutilles encastrés dans les barrots à l'ordinaire.

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Dessins en perspective réalisés par Edgard Jottay à partir des plans du Coureur que les Anglais ont dressé avant transformation avec les emménagements Français ainsi que des adaptations prévues pour l'incorporation du Coureur dans la Royal Navy, comme ceux-ci sont réalisées sur le plan en pointillé, il a été aisé de représenter les aménagements d'origine. Les trois dessins réunis ci-dessus montrent les chambres d'officiers et l'accès au carré.     

Réalisation des aménagements suivant les indications des dessins.

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Le plancher au niveau de la pompe est équipé d'une soute et de deux caissons de chaque bord. La distribution de ces espaces découle de ceux des frégates ou corvettes tout en tenant compte du volume réduit et de la durée des campagnes pour lesquelles ces navires sont prévus.

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Ce plancher reçoit côté bâbord une chambre pour le commandant en second et l'équivalent à  tribord pour le commandant du lougre. La photo montre une alcôve et son coffre, les dessins permettent de visualiser l'ensemble de cette chambre équipée d'un meuble bureau au centre de cet plancher se trouve l'escalier qui donne accès au carré des officiers.  Depuis ce carré on a accès aux  chambres via les deux portes percées dans la cloison avant.

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La Charpente, la membrure

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Coupe au maître, donnant l'échantillonnage de la quille et de la carlingue. Le couple composé d'une varangue, de deux genoux et de deux allonges. Le bau du pont et son bordage.

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Etape de la de la construction, le chantier  et les premiers éléments de la charpente provisoirement en place.
L'étrave, le maître couple et l'étambot.

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Vue d'ensemble du chantier de construction, les couples du lougre étant mis provisoirement en place avec des pièces de contreplaqué servant au maintien de l'écartement entre les couples.

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Deux vues montrant l'évolution de la membrure vers la poupe du Coureur, ceux-ci découlent du plan vertical comportant les lisses de construction données par  par le constructeur dunkerquois Daniel Denÿs.

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La Charpente de la coque

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Mise en place de 4 files de bordages, dont les deux basses sont des préceintes comme on peut le voir sur le dessin de la coupe au maître.

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Intérieurement la structure est renforcée par la carlingue, deux files de bordages d'empattures et la mise en place des bauquières.

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Détail de la charpente, le dernier couple arrière est doublé en partie basse.

La Charpente du pont.

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Vue d'ensemble de la charpente du pont, prise depuis l'étrave montrant la mise en place provisoire des barrots du pont pont qui est coupé en arrière. La photo du dessous montrant le décrochement du pont en partie arrière.

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Vue d'ensemble des barrots du pont prise depuis la poupe.

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Mise en place de la guirlande du pont suivant les proportions données par le plan de capture du National Maritim Museum.

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Photo vu de l'intérieur montrant les barrots du pont et  l'évolution de la bauquière vers l'étrave.

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Gros plan sur sur le vaigrage de la cale qui se termine en partie haute par une paraclause qui ferme les membres.

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Vue d'ensemble de la structure du pont avant la pose du bordage montrant bien le ressaut  en arrière de la pompe pour donner plus d'espace aux logements de l'état-major.

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La charpente en partie arrière, une structure légère comportant uniquement deux files d'arcboutants extérieurs. En partie centrale on retrouve des entremises pour former les cadres de l'écoutille arrière ainsi de celle pour l'écoutille de l'échelle donnant accès au carré des officiers.

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La charpente du pont en partie centrale et en avant comportent des baux d'un échantillonnage plus important, la structure comportant également deux files d'arcboutants extérieurs. Trois écoutilles et deux étambrais pour les mâts ainsi qu'un encadrement complété par des arcboutants disposés dans l'axe longitudinal du pont complètent la charpente du pont.

La Charpente, vues extérieures

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Vue d'ensemble de la coque montrant la disposition des couples sur la quille. Les couples sont à simple membrure, mais on retrouve la même disposition des varangues, ceux-ci regardent toujours vers le milieu du navire.

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Les derniers couples arrières, on peut observer les varangues qui regardent vers le maître-couple.

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Côté droit de la photo qui représente la coque au maîtres, on peut observer l'inversion des varangues.

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La charpente en partie avant montre les varangues qui regardent vers le maître-couple.

Pour terminer la page, deux vues montrant les extrémités avant et arrières du cotre de la coque en bois tors.

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Angleur 4031
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