Helmut DEJARDIN
Le Cerf
Cotre de guerre
Contexte historique
Les cotres font partie des bâtiments légers de la marine de la fin de l’ancien régime. Leurs missions sont la reconnaissance, l’escorte et la transmission de dépêches et d’ordres.
Ce type de navire sera par la suite évincé par les bricks et les goélettes, certain auront d'ailleurs été grées lors de leur courte carrière en brick ou en goélette
Voici les noms de neuf cotres de 81 Pi de longueur, déplaçant 300 Tx et armés de 18 canons de 6 £ qui ont pour la plupart été mis à l'eau à Dunkerque sur le plan du constructeur Denys pour servir dans la marine royale lors de la Guerre d'Indépendance d'Amérique.
Une série de 5 cotres Sera construite , Le Serpent, La Levrette, Le Cerf, Le Chevreuil et Le Hussard en 1779.
Suivis du Lézard * et du Malin en 1780 pour terminer en 1781 par 4 autres unités, L’Espion Le Fanfaron. *
*Archive de Cherbourg: Plan du Fanfaron et du Lézard réf. 2G2 n° 348
Le modèle
La réalisation du modèle est basée sur la monographie ANCRE comportant un jeu de plans à l'échelle du 48ème. Les onze planches définissent précisément la construction de la coque, de l'accastillage, de la mâture, du gréement et de la voilure.
Le point fort du Cotre appelé également "Cutter" est sans conteste sa mâture composée d'un mât unique ayant des proportions supérieures au traditionnel navire, gréé à trois mâts.
Le modèle est réalisé principalement en bois de poirier, les ouvrages métalliques sont soit réalisés en laiton ou en cuivre.
Pour les couleurs, on retrouve principalement le noir pour l'œuvre morte, l'ocre rouge pour l'intérieur de la muraille et l'accastillage. Une légère patine donne à l'ensemble du modèle harmonie et âme, il ne manque plus que l'équipage pour parfaire l'impression de réalisme. Les différents modèles construits par Helmut Dejardin témoignent de la grande connaissance qu'il avait acquise en matière de gréement. Au travers de ceux-ci, il continue à nous instruire sur ce sujet complexe.
Un petit soupçon de décor, le tableau arrière.
Vue d'ensemble montrant l'étendue de la mâture
Le modèle est présenté tout dehors (avec son gréement complet) mais à sec de toile. On peut, cependant, imaginer aisément l’ampleur de la voilure de ces cotres. En effet, pour ces petits bâtiments la vitesse et la manœuvrabilité étaient capitales pour le succès de leurs missions.
Pour les proportions de la mâture, Jean Boudriot s'est basé sur le Traité Elémentaire de la Mâture des Vaisseaux publié en 1788 par l'Ingénieur-Constructeur Forfait. La particularité de ce traité réside dans l'établissement des proportions des mâts suivant la largeur du navire, par contre les vergues le sont par rapport a sa longueur.
Ces proportions, qu'on peut retrouver dans l'ouvrage de Nicolas Romme, dans le répertoire de construction de Pierre Morineau, ou encore dans le dictionnaire de Blaise Ollivier pour ne citer que ceux-ci, sont basées uniquement sur le maître-bau.
Extrait de la table troisième de l'ouvrage de Forfait, qui traite des proportions de ce type de bâtiment.
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* Valeur calculée suivant la longueur et le rapport de la largeur à la longueur du bâtiment donné dans la table ci-dessus.
Les valeurs en Pied, Pouces et Lignes qu'on trouve ajoutées dans les colonnes en couleur grise, dans le tableau sont calculées sur base des dimensions du Cotre Le Cerf dont la longueur est de 81 Pi et la largeur de 26 Pi. Le résultat des calculs correspond aux valeurs mesurées sur la planche IX de la monographie.
Avec cette vue avant, on est frappé par l’impressionnante envergure des cotres. La surface de toiles atteinte, lorsque toutes les voiles sont établies, est extrêmement importante pour un navire d’aussi faibles dimensions. Cet atout était cependant la grande faiblesse de ce type de bateau, tout cette voilure n’étant supportée que par un seul mat.
Ce grave défaut a causé l’abandon des cotres dans la marine française après seulement dix ans de constructions au profit des bricks. Les cotres referont leur apparition à partir du début du XIXéme siècle mais avec des dimensions plus raisonnables et un armement sensiblement réduit.
Une autre grande particularité des cotres se voit très bien sur cette photo: la plus grande partie des bras de vergues et des boulines transite par l’extrémité du beaupré.
La hune est de forme classique ; par contre il faut remarquer l’absence de caps de mouton pour rider les haubans de hune. La vergue de hunier est conforme aux usages de l’époque. Légèrement au dessus de cette dernière la vergue de flèche en cul.
Sur cette vue trois quart arrière, on distingue bien la plateforme de hune, le ton du mât et le chuquet à l’anglaise.
Ici, on voit le bout-dehors de vergue de fortune supportant par l’intermédiaire d’une poulie la demi vergue d’envergure de bonnette de fortune.
Vue de trois quart arrière, on peut apprécier la finesse des façons de l'arrière.
Sur la plage avant, on peut voir l’arrivée du beaupré sur tribord au niveau des grandes bittes qui lui servent d’étambrai. Un peu en arrière de celle-ci on trouve le panneau du poste d’équipage, une ancre de 900 livres est arrimée en avant de la cheminée des cuisines. Les ancres de 1000 livres sont à poste aux bossoirs.
Le Cerf était prévu pour porter 18 canons de 6 £ mais deux pièces de 8 £ ont remplacé le premier canon de chaque bord en guise de canons de chasses.
Entre les sabords des canons, on peut distinguer les sabords de nage pour les avirons (en forme de « raquettes ») lorsqu' on est amené à navigue à la rame.
Sur la plage avant, on peut voir l’arrivée du beaupré sur tribord au niveau des grandes bittes qui lui servent d’étambrai. Un peu en arrière de celle-ci on trouve le panneau du poste d’équipage, une ancre de 900 livres est arrimée en avant de la cheminée des cuisines. Les ancres de 1000 livres sont à poste aux bossoirs.
Le Cerf était prévu pour porter 18 canons de 6 £ mais deux pièces de 8 £ ont remplacé le premier canon de chaque bord en guise de canons de chasses.
Entre les sabords des canons, on peut distinguer les sabords de nage pour les avirons (en forme de « raquettes ») lorsqu' on est amené à navigue à la rame.
A l'extrême droite, on distingue les deux pompes à bras, un peu en avant se trouve le chantier du canot.
A bâbord, nous avons l’échelle hors le bord, sur tribord, à l’intérieur du vibord, on aperçoit la petite échelle correspondante. Le porte-haubans est constitué d’une pièce de bois massive dont la forme particulière évite la prise à la mer. Dans le quart antérieur, il y a un léger débord et il est percé pour servir de commodités à l’équipage.
Sur la plage arrière, à partir de la gauche, on retrouve trouve le chantier arrière du canot, suivi des pompes et de la claire-voie du carré. Un peu plus en arrière se trouve le capot de l’échelle de l’état-major; accolé à celui-ci, l’habitacle des compas. Le cerf ,comme la plupart des petits bâtiments, dispose d’une barre franche juste en dessous, on distingue des petites lattes servant d’appui au timonier.
Vue plongeante montrant d’ensemble du pont par la poupe, on distingue l’habitacle des compas.
Le tableau arrière est orné d’un cerf représentant le nom du cotre.
La batterie est impressionnante pour un aussi petit navire !
Vue d’ensemble du modèle de trois quarts avant, petit bateau de « grande envergure » !
Pour terminer la vue de trois quarts arrière, tout aussi impressionnant !