Michel MAGEROTTE
La Belle Poule
Frégate de 12 £
Contexte historique
Ce type de frégate est directement issu de la frégate de 8£, l’adoption du calibre de 12 a entraîné une augmentation des proportions pour pouvoir porter une artillerie plus puissante. La longueur moyenne passe de 124 à 134 pieds,
La première frégate de ce type fût L’Hermione construite par Pierre Morineau en 1748 à l’arsenal de Rochefort.
Dans son Répertoire de construction daté de 1752, P. Morineau décrit les différents types de frégates. Sous les rubriques, frégates de 30 canons dans une seule batterie et frégates de 26 canons de 12 £ dans une seule batterie avec ou sans sabords de nage (*1), il explique notamment les différentes longueurs et distances pour le percement des sabords de la batterie, certaines dispositions particulières comme les logements du capitaine ou de l’emplacement des cuisines, les proportions à adopter pour les dimensions principales de la frégate, et l’échantillonnage des principales pièces de charpente.
Ce sera le départ de cette classe de frégates, elle s’illustrera lors de la guerre d’Amérique.
Les derniers exemplaires seront construits en 1798 et serviront dans les guerres napoléoniennes.
Les plans de La Belle Poule sont réalisés par Léon Guignace, alors jeune constructeur . Elle fait partie des 13 frégates construites immédiatement après la guerre de sept ans. Elle sera armée en 1772 pour une campagne en Ile de France. Le 17 juin1778 elle livrera le premier combat de la guerre d’Amérique contre la frégate anglaise HMS Aréthuse.
En juillet 1780, la frégate sera capturée par le vaisseau de ligne HMS Nonsuch pour être ensuite incorporée dans la marine Anglaise.
(*1) Répertoire de construction pg. 106 à 112 et pg 117 à 126 du manuscrit.
Le Modèle.
Le modèle est exécuté d’après la monographie de Jean Boudriot à l’échelle 1/48ème. Il est construit de façon traditionnelle sur base des couples de levée en contreplaqué, la charpente est réalisée à partir du faux-pont. Les matériaux utilisés sont principalement du bois de poirier pour la charpente de la structure supérieure, le bordage et le vaigrage, l’accastillage et la mâture. Les sculptures sont réalisées en houx. Le cuivre et le laiton noirci sont utilisés pour les différentes ferrures et pièces métalliques. Tous les cordages sont réalises à partir de fil de base de 10 ou 20 centième de diamètre. Le bois est traité avec un vernis incolore, ceci accentue la sensation de chaleur que cette essence de bois dégage.
Etat de service de Léon Guignace. (1731-1805)
- 1751 : est admis comme élève-constructeur et est envoyé à l’école de marine à Paris.
- 1754 : Affecté au département de Brest comme sous-constructeur.
- 1760 : Affecté au département de Bordeaux comme sous-constructeur.
- 1762 : Exécute la construction du vaisseau Le Bordelais de 56 canons.
- 1762 : Exécute la construction du vaisseau Le Ferme de 56 canons.
- 1763 : Exécute la construction du vaisseau Le Flamands de 56 canons.
- 1763 : Exécute la construction du vaisseau L’Utile de 56 canons.
- 1763 : Promu au grade de constructeur.
- 1765 : Devient ingénieur constructeur ordinaire.
- 1765 : Dresse le plan d’une frégate de 12£ en batterie, sur lequel sera construit quatre bâtiments.
- 1765 : Construction de La Belle Poule.1766 : Exécute la construction de 2 gabares, La Tamponne et Le Gros Ventre à Bayonne.
- 1766 : Construction de La Dédaigneuse.
- 1766 : Construction de La Tourterelle.
- 1767 : Construction de L’Amphitrite. (*2)
- 1771 : Construction à Bordeaux de quatre Cotres de 45 Pi de longueur, armés de six canons de 3 £
- 1776 : Commissionné ingénieur constructeur en chef à l’arsenal de Lorient.
- 1777 : Rejoint l’arsenal de Brest pour exercer les fonctions d’ingénieur constructeur en chef.
- 1777 : Dresse le plan de L’Auguste de 80 can.
- 1777 : Dresse le plan d’une autre frégate de 12£ en batterie, sur lequel sera construit neuf bâtiments.
- 1777 : Construction de L’Iphigénie à Lorient.
- 1777 : Construction de La Pallas à St-Malo.
- 1778 : Construction de L’Amazone, exécuté par J-D Chevillard à St-Malo .
- 1778 : Construction de La Bellone, exécuté par J-D Chevillard à St-Malo .
- 1778 : Construction de La Gentille, exécuté par J-D Chevillard à St-Malo .
- 1778 : Construction de La Gloire, exécuté par J-D Chevillard à St-Malo.
- 1778 : Construction de La Médée, exécuté par J-D Chevillard à St-Malo .
- 1778 : Construction de La Résolue, exécuté par J-D Chevillard à St-Malo.
- 1778 : Construction de La Prudente, exécuté par J-D Chevillard à St-Malo.
- 1778 : Construction de La Surveillante à Lorient.
- 1778 : anobli.
- 1779 : Dresse le plan du Royal-Louis de 110 can.
- 1786 : Est nommé Ingénieur sous Directeur des constructions à l’arsenal de Brest.
- 1789 : Est nommé Ingénieur Directeur des constructions à l’arsenal de Brest.
- 1792 : Quitte le service à l’age de 61 ans.
(*2) Initialement baptisé L’Impérieuse.
Vue d’ensemble du modèle, faisant ressortir les lignes particulièrement pures et sobres de cette classe de frégate. La batterie est percée de 13 sabords pour du canon de 12 £. L’artillerie des gaillards peut être variable suivant l’armement du moment.
Vue globale avant du côté tribord de la frégate, montrant les ancres traversées et l’ensemble de l’éperon.
Idem hanche tribord montrant le grands porte-haubans et celui d’artimon en terminant par la bouteille.
L’éperon de la frégate, bien visible la double liure de beaupré, un râtelier à cinq rouets est fixé de chaque bord aux liures avant.
Le beaupré.
Vue de détail sur le point d’amarrage et de ridage d’étais et faux étais du petit mât de hune qui se trouve a hauteur de la courbe de beaupré.
En arrière du bout dehors de beaupré, le ridage du faux étais et de l’étais de misaine.
Une troisième vue en gros plan, le garde-corps fourré de bitord.
Autre détail, les moques inférieures servant de ridage, aux étais et faux étai sont à double cannelure.
Et la velture liant le bout dehors de beaupré avec le beaupré lui même.
Vue sur le porte-hauban de misaine, les ancres traversées et la bouée d’orin.
En avant la grande ancre suivie de l’ancre de veille.
Entre les deux jas d’ancre on aperçoit doublage en sapin qui protége la coque lors de la mise à poste des ancres. Plus en avant le bossoir et la poulie de capon.
Gros plan sur la bouée d’ancre en forme de double cône formé d’un empilage de rondelles de Liège d’un pouce d’épaisseur, reliées par des cordages dans la disposition " à l’Espagnole ".En arrière plan le sabord de chasse muni de son mantelet.
Le gaillard avant. Au centre de la photo, le pied du mât de misaine montrant le bitton du petit hunier ainsi que la braie en toile peinte, qui protége de l’infiltration d’eau le passage de ce mât au niveau inférieur.
Le bas mât de misaine au niveau de la hune, on voit très bien le système de poulies et de drosse à l’anglaise pour la vergue de misaine.
L’araignée servant à protéger la voile du petit hunier contre le racage sur la guérite est fixée entre celle-ci et le faux étai de misaine.
Les barres du petit perroquet, celle de l’avant est courbe afin de ne pas abîmer la voile de petit perroquet, les extrémités des barres sont reliées ensemble par une barre de fer plat servant en même temps au haubanage de ce mât. On peut voire également la vergue du perroquet et son système de suspension.
Vue d'ensemble du mât de beaupré et du mât de misaine.
En partie centrale on peut voire la chaloupe à poste, les chandeliers de bastingage dont une branche est pivotante et servant au branle-bas de combat pour recevoir les hamacs de l’équipage.
Vue sur la chaloupe mise à poste sur les chantiers ainsi que le fronteau du gaillard d’arrière avec le beffroi et la cloche.
Gros plan sur le dogue d’armure comportant un réa dans lequel passe l’amure de la grande voile, le dormant de l’amure est fixé sur la boucle du dogue.
Gros plan sur l’échelle hors le bord, à gauche les deux dalots de dégorgement des pompes à piston. Le chevillage de la coque est représenté par convention, deux gournables par bordage et par couple. Egalement bien visible les chaumards et le premier hauban ridé par deux poulies triples.
Vue d’ensemble du grand bas-mât avec sa plate-forme hune.
Le pied du grand mât sur le gaillard arrière avec les taquets de mât, poulies de retour et ses taquets de pont qui reçoivent les aboutissements de diverses manœuvres.
Vue arrière de la grande hune et de la grande vergue, son marche pieds et ses bouts dehors. Egalement visible le bouquet de basse voile.
Gros plan sur le bouquet de basse voile présenté ici en position remontée.
Détail de la grande hune avec les pommes d’étais, le bois d’araignée, le système de poulies de drisse ainsi que la partie fourrée des galhaubans au passage de la guérite.
Autre vue de la grande hune qui montre bien la densité des manœuvres en cet endroit, les gambes de revers, la partie fourrée des haubans, les colliers d’étais ainsi que les palans à poulies triples qui servent à la mise en place de la grande vergue.
Vue d’ensemble du faux étai et de l’étais du grand mât garni de son serpentage et des quenouillettes.
Mise en place des palans d’étai.
Gros plan sur la partie centrale des deux palans d’étai.
La hanche tribord avec vue sur le porte-hauban d’artimon, du gaillard arrière avec la timonerie et des chandeliers pour le service des pierriers.
Le capot de la grande échelle avec son couronnement, à l’avant, le banc de quart. En arrière, le mât d’artimon flanqué de chaque côté d’un habitacle de compas et d’une jarre d’eau suivie de la double roue de gouvernail.
Mêmes éléments que la vue précédente;
La hune d’artimon, la vergue sèche, la vergue de perroquet de fougue ainsi que l’ourse d’artimon. La vergue d’artimon et la suspente simple.
La hune d’artimon avec sa vergue sèche et sa poulie de suspente.
L’étais d’artimon, la pomme est situé côté tribord.
Vue globale de la poupe montrant le tableau en forme de fer a cheval. On peut apprécier l’intégration de la bouteille entre le tableau et la muraille.
La bouteille tribord avec la balustrade de son jardin. Les fenêtres sont factices, faites de toile peinte avec petits bois décoratifs.
Vue d’ensemble de la façade de poupe. Sa forme en fer à cheval, lui procure de l’élégance et le décor lui donne de la légèreté.
Le fanal, munis de ses tirants de retenue qui couronne la façade de poupe.
La hanche de tribord de la frégate, il est à noter les façons pincées de l’arrière.